un nouvel espoir pour les pme

La crise a tout changé. L’an dernier, les mesures de la loi Tepa ont apporté plus de 1 milliard d’euros aux PME. Aujourd'hui, les investissements ISF semblent en passe de devenir leur principale source de capital. Mais pour vous, le moment est-il bien choisi pour investir ? Comment se garder des excès et des risques, parfois très élevés ? Ce blog, seul journal Web indépendant sur le sujet, veut vous aider à y voir clair.

vendredi 30 mai 2008

Une lettre ouverte du sénateur Adnot


ISF: Halte au dévoiement

Par Philippe ADNOT, sénateur et Président du Conseil Général de l’Aube
Secrétaire de la Commission des Finances du Sénat

Lorsque l’Etat a souhaité permettre aux contribuables ISF d’investir dans le capital des PME en défiscalisant 75% plafonnés à 50 000€, j’ai applaudi. Cela me paraissait, en effet, une bonne mesure susceptible de doper nos entreprises en leur permettant d’investir avec de bons ratios et ainsi développer l’emploi et l’économie.
J’ai milité, alors, pour que cette mesure soit aussi possible via l’intermédiation de Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) car j’étais persuadé qu’il était nécessaire de créer la rencontre entre les entreprises ayant un projet de développement jugé crédible par des professionnels, et certains contribuables ISF culturellement moins enclins à l’investissement direct.
Après quelques péripéties, cette alternative a été acceptée et élargie aux FCPI et FCPR et la question du de minimis s’est vue réglée ce printemps.
Je n’étais alors pas d’accord avec la différence de traitement introduite à cette occasion (20 000€ de plafond, 50% de réduction cumulable avec la réduction IRPP pour les fonds) entre direct, indirect holding, d’une part, et intermédié, d’autre part, car je ne la trouvais ni justifiée ni opérationnelle. Je l’ai cependant admise car il s’agissait, en ce temps-là, d’ouvrir la porte…

Aujourd’hui, il semble que les placements directs et les FIP fonctionnent bien et que ces derniers aient pu lever des sommes significatives.

On peut regretter le temps perdu avec la levée, un peu tardive pour certains, du « de minimis », mais les faits sont là : le renforcement des fonds propres des entreprises qui leur permettra de mettre en place leurs projets de développement est possible via l’ISF.

Une utilisation indigne de la loi
Au départ, la holding nous paraissait nécessaire pour permettre aux business angels d’agir ensemble, sans passer par la formule fonds d’investissement beaucoup plus lourde.
Le mécanisme était assez complexe et ne nous paraissait pas devoir être fortement développé ; c’était sans compter sur la créativité de quelques gestionnaires financiers, peu préoccupés de l’intérêt général.
Car il y avait bien un intérêt général à la mesure : pour le contribuable, il s’agissait de remplacer le paiement d’un impôt considéré comme injuste par une participation à la dynamisation de l’économie avec, éventuellement, un espoir de retour. Pour les entreprises, c’était la possibilité de réaliser des projets de développement impliquant un renforcement de leurs fonds propres.
Seulement voilà, quelques gestionnaires peu scrupuleux, après avoir tout fait pour retarder l’opérabilité de la loi, ont tout fait pour la détourner de son objet.
On a ainsi vu fleurir des holdings bénéficiant du maximum d’avantages : 75% de défiscalisation et plafond à 50 000€, sans aucune contrainte de risque lié au type d’investissement réalisé (à mettre en regard avec les quotas obligatoires de 20% ou 40% d’entreprises de moins de 5 ans pour l’intermédiation), et sans aucun rapport avec le financement en fonds propres de sociétés.
La technique de leurs opérateurs consiste, non pas à utiliser la holding pour investir dans des PME existantes ou en création, mais à y recourir comme moyen de collecter des fonds. Sont ensuite créées des kyrielles de SARL ad hoc dans lesquelles 100% des montants levés par la holding sont investis, qui ont pour objet social de louer des biens corporels ou incorporels à des PME et qui versent des commissions de gestion à la holding. Il est bien précisé aux investisseurs qu’au terme du délai fiscal de conservation, les actifs seront cédés par ces SARL qui seront absorbées par la holding qui sera ensuite elle-même dissoute.
La même logique anime d’autres montages où le capital des sociétés créées par la holding est uniquement investi pour acquérir des biens immobiliers à caractère patrimonial en vue d’un pur investissement de rendement.
Les sociétés gestionnaires, qui sont une, deux, trois, voire plus, doivent savoir qu’elles s’aventurent sur une voie qui n’est pas la bonne. J’ai saisi Bercy de ce que je considère comme un détournement susceptible de nuire à l’ensemble du dispositif en le décrédibilisant. J’espère que ces sociétés feront l’objet d’une requalification fiscale qui, malheureusement, se retournera contre des citoyens qui n’auront eu que le tort de faire confiance à ces gestionnaires, lesquels ne méritent pas leur appartenance à l’AFIC (
Association Française des Investisseurs en Capital).

Modifier la loi pour plus d’efficacité
Pour éviter ces dérives, je proposerai, pour l’année prochaine, une modification de la loi afin d’unifier les avantages fiscaux, quelle que soit la formule utilisée : même pourcentage de réduction (75%), même plafond (50 000€) et possibilité de placer 10 000€ supplémentaires dans les fondations afin qu’elles puissent financer la preuve du concept des projets de recherche.
La reconquête du commerce extérieur, la création d’emplois dépendent de la capacité des entreprises à émerger, à se développer et à gagner des parts de marché. Pour cela, elles doivent investir et innover. L’utilisation de l’ISF à cette fin me parait une bonne opération pour notre pays, pour nos entreprises, pour les contribuables, fiers de l’utilisation de leur argent, cela mérite qu’on ne laisse pas dévoyer l’esprit de la loi.

Philippe Adnot

lundi 19 mai 2008

Investir dans... Aquitaine Pyrénées Languedoc Développement 1

ICSO P.E. s'appuie sur sa connaissance du terrain

En deux mots

ICSO Private Equity lance son FIP Aquitaine Pyrénées Languedoc Développement 1 et mise sur son lien fort avec les PME des régions adjacentes du Sud-Ouest (Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc). La société de gestion reconnue comme l'un des plus importants acteurs régionaux indépendants en France, s'appuie sur sur son point fort: une connaissance avancée du terrain. Le fonds sera investi à auteur de 60% dans des PME de tous secteurs éligibles à la déduction ISF et la part libre restante, 40% du fonds, sera investie dans des OPCVM de trésorerie. La grande proximité de ISCO P.E. avec les PME locales s'échange contre un FIP légèrement plus cher que la moyenne, mais avec une puissance fiscale tout à fait correcte.
ICSO Private Equity est membre de IRDI GIE, société permettant de regrouper les moyens humains et matériels du groupe IRDI-ICSO. Le groupe basé à Bordeaux et Toulouse compte déjà quatre FIP pour lesquels il a déjà collecté 35,8M€.

Les gérants
Sous la présidence de Christian Reynaud (59 ans, IEP Paris, Dess d'économie), IRDI GIE est dirigé par
Renaud du Lac (51 ans, ENPC, Paris IX Dauphine), qui préside aussi la société de gestion de l'IRDI: ICSO Private Equity. L'équipe d'ICSO Private Equity est composée de 18 personnes dont 10 investisseurs professionnels. L’équipe de capital-développement et LBO est la plus nombreuse, et se compose de Bruno de Cambiaire (45 ans, Esap, Igia), Nicolas Charleux (34 ans, ESC Toulouse, ESCP) et Alexandre Sagon (34 ans, HEC, expert-comptable). Pour leur part, Jean-Michel Petit (38 ans, chimiste Paris et Mc Gill-Montréal) et Jean-Luc Rivère (34 ans, ENSC) se chargent du capital-risque et du fonds d’amorçage.

Les plus et les moins
• Un solide ancrage régional.
• Un FIP un peu plus cher justifié par une longue expérience avec les PME locales.

Nom du véhicule FIP Générations Entrepreneurs 2
Réseau de distribution Aquitaine Pyrénées Languedoc Développement 1
Frais d'entrée 5%
Frais de gestion par an 4%
Puissance fiscale ISF 30%
Puissance fiscale IR 10%
Date de clôture 30/09/08
Durée 8 ans

mercredi 7 mai 2008

La loi TEPA du 21 août 2007

Réduire son ISF 2008 grâce aux fonds d'investissement

Souscrire directement au capital d'une PME est la voie fiscalement la plus avantageuse : 75% des sommes placées sont déduites de l'ISF, dans la limite de 50000 €. Mais la porte est étroite : la très grande majorité des assujettis, qui paie moins de 11000 € d'ISF chaque année, n'aura ni les moyens financiers d'investir directement, ni le savoir-faire pour faire face à la complexité et la lourdeur d'une telle démarche. Reste une seconde voie, plus simple et mieux adaptée : souscrire à certains types de fonds d'investissement (FIP, FCPI et FCPR). Mode d’emploi. Ces fonds d'investissement permettent de déduire son impôt jusqu’à 50% des montants investis, dans la limite de 20000 €. Ce procédé convient donc aux redevables qui souhaitent ne défiscaliser que quelques milliers d'euros. Surtout, ils permettent de s'affranchir de toutes les difficultés administratives. Simple et efficace ? Oui, mais en rentrant dans les détails on s’aperçoit que la puissance fiscale de ces véhicules d'investissement peut varier, tout comme les risques qu’ils font courir aux souscripteurs.

Accessibles à tous, les fonds spécialisés proposent à leurs clients d’investir pour des durées d’au moins cinq ans, mais parfois de dix ans : huit ans, plus deux ans renouvelables. Les sommes investies sont divisées en deux parts, une part ISF et une part libre. La première doit, selon la loi, correspondre à au moins 60% du montant total placé (soit 30% défiscalisables : 50% des sommes éligibles investies). Certains fonds poussent cette part jusqu’à 70% ou même 80%, ce qui augmente leur « puissance fiscale » mais aussi les risques encourus. C'est cette part ISF qui sera investie dans des PME éligibles à la réduction d’impôt, dans la limite de 20000€. Ces PME sont des entreprises locales et régionales (
FIP) ou des entreprises innovantes (FCPI).

La part libre (40% du montant total au maximum) peut être réinvestie dans des PME pour éviter la dilution des parts, ou placée autrement : le plus souvent, dans des instruments monétaires. Dans le cas des FIP et des FCPI, la part libre permet alors une réduction de l'impôt sur le revenu (IRPP) à hauteur de 25%, dans la limite de 3000€ pour un célibataire et 6000€ pour un couple. Les FCPR en revanche n'offrent pas cette opportunité.

Prenons un exemple concret, le plus fréquent, pour mieux percevoir les avantages fiscaux des fonds spécialisés. Choisissons un investissement de 20000 € dans un FCPI avec 60% de part ISF :

  • Investissement quota PME éligibles :
    20000€ x 60% = 12000€ d’investissement sur les PME
    Réduction ISF : 12000 x 50% = 6000 €
  • Investissement gestion libre :
    20000 x 40% = 8000 € d’investissement en gestion libre
    Réduction IR : 8000 x 25% (% maximum de réduction IR) = 2000 €

Soit au total 8000€ de réduction d’impôt pour 20000 € placés. Un rendement fiscal exceptionnel – à condition que les pertes financières n’entament pas le capital.

Un rendement financier aléatoire
Le palmarès des FCPI de Boursorama présentent des fonds dont les performances depuis l'ouverture s'étendent de +113,68% à -95,96%. On peut donc tout perdre dans un placement de défiscalisation ! Il vous faut donc bien choisir le fonds spécialisé avant d'investir votre ISF:

  • La priorité est de choisir la bonne équipe : l’étude du track-record des investisseurs et des résultats financiers des dernières années vous en diront beaucoup sur les compétences des fonds d’investissements. Dans ce but, ISF News vous renverra vers les sites des investisseurs, puis vous proposera des analyses approfondies. L’agrément AMF est aussi un gage de qualité qu’il est nécessaire de vérifier à chaque fois.
  • Bien sûr, les frais de gestion et la puissance fiscale sont des critères importants, mais les meilleurs investisseurs n’étant pas toujours les moins chers, il faut comparer ces éléments aux compétences de l’équipe.
  • Une bonne stratégie consiste à panacher autant que possible les investissements entre FIP et FCPI. Cela n’engage pas de coûts supplémentaires et permet d’investir dans des PME de secteur différents et ainsi de diminuer les risques financiers.
  • Prévoir d'investir chaque année vous permet ainsi de sécuriser vos placements: en période de crise les valorisations des PME sont moins élevées. Et si celles-ci survivent, elles seront alors prêtes à bénéficier de la reprise de la Bourse et des fusions-acquitions. Cela nécessite un suivi de vos investissements, auquel ISF News vous invitera régulièrement.
  • Concernant les montants à investir, l'idéal est évidemment de viser le plafond mais pas aux dépens de la prudence: les placements à risque (votre investissement moins le gain fiscal) ne doivent pas excéder 10% de votre capital.

Seul média indépendant spécialisé, ISF News s’efforcera de vous donner les meilleurs conseils pour maximiser la puissance fiscale de votre investissement tout en optimisant le rendement financier.


Sina Peerhossaini


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